Читать книгу Traité complet des haras, et moyens d'améliorer et de multiplier les chevaux en France. Suivi de plusieurs mémoires couronnés par la société centrale et royale d'agriculture онлайн

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On avait l’habitude de mener la jument à l’étalon avec un caveçon armé de deux longes dont chacune était confiée à un palefrenier. Il est beaucoup plus difficile alors de diriger le cheval, parce qu’il faut une unité, un concert de mouvemens, qu’il est presque impossible d’obtenir. L’étalon le plus fougueux est maîtrisé par un homme faible, lorsqu’il sait céder à propos à sa violence et profiter des momens de relâche qui se présentent toujours par intervalle pendant cette agitation. convulsive pour le ramener à l’obéissance.

Il y a des étalons dont les jarrets sont si nerveux, dont les reins ont une telle vigueur, qu’ils restent dans la position verticale qu’ils ont prise, et qu’ils marchent avec les seules jambes de derrière pour couvrir la jument. Cette pose est extrêmement brillante; mais elle ne peut s’effectuer qu’au détriment de toutes les articulations des membres pelviens, et principalement des jarrets qui. forment le ressort le plus puissant de la progression.

C’est auprès de la jument que le cheval, embrasé du feu de ses désirs, déploie toute la beauté des formes dont la nature l’a doué d’une manière si libérale. Le feu de ses regards, la pause élevée de sa tête, la convexité de l’encolure qui s’arrondit moelleusement comme les contours gracieux du cou du cigne qui vogue avec majesté sur un lac dont il sillonne les flots paisibles; l’extension de ses reins et de sa croupe dont les muscles se dessinent sous la peau; le soulèvement de sa queue que ses crins ondoyans font paraître plus touffue, forment un tableau que l’on ne peut considérer sans intérêt, parce qu’il est un des types de la perfection de la nature jouissant de la plénitude de la vie. L’homme le plus indifférent ne peut se défendre d’une vive émotion.

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