Читать книгу Traité complet des haras, et moyens d'améliorer et de multiplier les chevaux en France. Suivi de plusieurs mémoires couronnés par la société centrale et royale d'agriculture онлайн
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Ce régime est basé sur l’importance relative que les cultivateurs attachent à chaque espèce d’animal, importance qui est fondée sur les bénéfices qu’ils en retirent et sur le genre de service qu’ils en exigent.
Les jumens qui ne sont pas utiles à la culture ne sont nourries dans les fermes que pour consommer l’excédant du fourrage; si les prairies sont en petite quantité, elles sont impitoyablement proscrites: aussi le nombre des poulinières est-il toujours très-restreint; elles ne pourront s’accroître qu’autant que les cultivateurs abandonneront l’ornière de la routine tracée par leurs pères, pour augmenter la masse de leurs fourrages par la création des prairies artificielles dont les produits seront spécialement destinés à leurs espèces bovines. En augmentant les ressources alimentaires de leurs animaux domestiques, ils obtiendront l’avantage de conserver une jument poulinière dans chaque domaine.
Les cultivateurs qui nourrissent des jumens poulinières dans les domaines qu’ils exploitent, renoncent souvent à l’éducation des poulains, soit parce que voulant les conserver, ils voient leurs espérances déçues par les accidens nombreux qui sont la suite inévitable de la pétulance de ces jeunes animaux, soit parce qu’ils ne les vendent pas, quand ils ont besoin de s’en défaire. Plus leur âge est avancé, plus les accidens sont à craindre, parce que l’excès de force et de vie qui surabonde dans les poulains de deux et trois ans les porte à se livrer aux mouvemens les plus fougueux et à franchir les haies, les fossés, les ravins, pour aller offrir les prémices de leur amour aux jumens qui paissent dans leur voisinage.