Читать книгу Traité complet des haras, et moyens d'améliorer et de multiplier les chevaux en France. Suivi de plusieurs mémoires couronnés par la société centrale et royale d'agriculture онлайн

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L’intérêt personnel est la base de toutes les spéculations; c’est le lévier puissant qui fait mouvoir la société entière, et la classe des habitans de nos campagnes, qui luttent sans cesse contre les premiers besoins de la vie qu’ils ne peuvent satisfaire que par un travail soutenu, ne peut être remuée que par la perspective d’un meilleur avenir. Ils voient naître avec joie leurs veaux, leurs cochons, leurs mulets, parce qu’ils savent qu’ils peuvent les vendre à toutes les foires qu’ils suivent assiduement; mais dans beaucoup de nos provinces, ils regardent leurs poulains comme des bouches inutiles et toujours coûteuses dont ils ne se débarrassent jamais aussi promptement qu’ils le désirent.

Tant que cet état de choses subsistera, c’est en vain que le gouvernement prodiguera les primes, les encouragemens de toute nature qu’il distribue dans sa munificence; c’est en vain qu’il fera les plus grands sacrifices pour placer dans ses haras des étalons précieux qu’il fait venir de toutes les contrées renommées par leurs races chevalines. Ces récompenses décernées d’une manière solennelle, ces sacrifices énormes pour enrichir nos établissemens, seront infructueux, tant que les clauses supérieures de la société repousseront nos chevaux indigènes pour ne se servir que de chevaux anglais; elles doivent consommer nos chevaux de luxe, et notre cavalerie, remontée seulement par des chevaux français, ouvrira un large débouché aux spéculations des cultivateurs.

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