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Au milieu de ce siècle, le XVe, la Toscane présentait un spectacle de labeur cérébral, d’incessante création, que le monde n’avait pas revu depuis le temps de Périclès. Giotto, ayant rompu avec la tradition grecque, avait imprimé à ses compositions un air de réalité plus précis. Paolo Accello, en soumettant la peinture aux règles de la perspective linéaire, en avait décuplé les ressources d’expression. Les Pisani, les Ghiberti, les Donatello avaient en sculpture trouvé des moyens nouveaux de donner dans leurs œuvres plus de relief aux formes et plus d’énergie. Brunelleschi avait déjà élevé le dôme de Santa Maria del Fiore, et bientôt le génial Bramante commençait à construire, avec un goût si délicat et avec tant de force, des palais et des églises.

Léonard eut la bonne fortune de venir au moment où il pouvait le mieux développer toutes ses facultés. Il naquit en 1452, et non en 1445, comme le disent la plupart de ses biographes, au château de Vinci, entre Florence et Pise, près d’Empoli, sur la rive droite de l’Arno. Son père, ser Piero, obscur notaire de la seigneurie de Florence, avait aimé, avec l’innocente ferveur de ses vingt-deux ans, une jeune et belle paysanne du nom de Catarina, dont l’histoire ne sait rien. Mais les parents du tendre tabellion lui refusèrent l’autorisation de consacrer par un mariage cette liaison qui, pour eux, était une mésalliance déshonorante. La paysanne s’éloigna doucement du bourgeois qui lui avait promis son amour éternel, et elle lui laissa leur fils, ce Léonard, que ser Piero, par affection peut-être, sans doute en souvenir de la femme délaissée, éleva chez lui avec beaucoup de soin et que, dans la suite, on le croit, il légitima.

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