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Un paysan, voisin de ser Piero, son compagnon de chasse et de pêche, eut un jour la fantaisie de faire peindre à Florence un gros tronc de figuier, qu’il avait découpé en une sorte de bouclier. Ser Piero, afin de satisfaire au désir de son ami, porta naturellement à son fils ce morceau de bois rudement travaillé. Léonard, après avoir réfléchi quelques instants, se mit à l’œuvre. Ayant redressé au feu le grossier morceau de bois, puis l’ayant couvert d’une couche de blanc, il résolut d’y représenter quelque chose d’épouvantable, une image comparable à la Méduse des Anciens. Il s’enferma dans sa chambre, où il avait patiemment recueilli les animaux les plus horribles, sauterelles, chauves-souris, serpents, lézards, et bravant l’infection que répandaient ces animaux, il ne sortit de sa solitude que le jour où il eut composé un monstre s’échappant d’une obscure caverne. Alors, il pria son père de venir voir son ouvrage.

L’œuvre était placée sur un chevalet, dans le meilleur jour de la chambre. Ser Piero avait, dans son insouciance, oublié de quel ouvrage il avait chargé Léonard. A l’appel de celui-ci, il accourut à Florence, fort intrigué. Du seuil de l’atelier, il aperçut tout à coup le monstre hideux qui, dans la vive clarté du soleil, semblait le menacer. Il tressaillit d’effroi et précipitamment s’élança au dehors pour fuir. Léonard, riant de malice et d’orgueil, le rattrapa par la main et lui dit:

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