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Les progrès de Léonard se marquaient avec une telle rapidité que son maître, lequel ne dédaignait pas de réclamer son aide dans des travaux importants, éprouva bientôt quelque jalousie. Par exemple, André Verrochio, étant chargé de composer pour les frères de Vallombrosa un Baptême du Christ, que l’on voit aujourd’hui à l’Académie des Beaux-Arts de Florence, pria Léonard de peindre dans ce tableau un ange agenouillé. Léonard obéit: son ange apparut d’un lumineux relief, et l’on ne vit que lui. Verrochio, frappé d’admiration, conçut, d’après Vasari, un si violent désespoir de se reconnaître surpassé par son élève, qu’il aurait dès lors renoncé pour toujours à toucher un pinceau.

Vasari était trop l’ami de Michel-Ange pour montrer envers Léonard une bienveillance très généreuse. S’il loue la valeur et les charmes du peintre de la Joconde, c’est qu’il y est contraint: nous ne pouvons alors le croire entièrement sur parole. Pas plus que Tomazzo, il ne nous renseigne guère sur les dix ou douze années que Léonard a passées dans Florence. Il nous est permis de supposer, avec vraisemblance, en observant les séductions de son caractère, qu’il vécut une jeunesse heureuse, gaie, un peu folle. N’avait-il pas, pour l’exciter au plaisir, des camarades bons vivants, le joyeux Atalante Miglioretti, l’excentrique Zoroastre de Piretola?

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