Читать книгу La bonne mère онлайн
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Madame Richard ne sut que répondre aux arguments qu’elle-même avait fournis; elle se repentit d’avoir laissé puiser un esprit si logique à une source de mensonge. Elle essaya de consoler la désolée jeune fille, non plus par des raisonnements, mais par des caresses et par des larmes. Cet attendrissement de la part de la bonne dame donna à l’enfant un nouvel accès de désespoir, qu’elle ne chercha pas à contenir.
Après cette promenade, qui n’eut d’autre résultat que la fatigue, toutes deux rentrèrent assez tard dans la maison où tout le monde paraissait inquiet de leur absence.
Avant de poursuivre cette histoire, jetons un coup d’œil en arrière pour en connaître tous les personnages.
Quinze ans s’étaient écoulés depuis que M. Montauban, négociant à Lyon, désespérant de la santé de sa jeune femme, crut qu’en se fixant au milieu des robustes habitants de Solutré, elle retrouverait dans un air vif et pur la force et la vie qui semblaient lui échapper. Il devint donc propriétaire d’une jolie maison qu’il embellit de tout ce qui pouvait plaire à sa compagne chérie; mais le coup était porté, et ni les soins, ni la tendresse dont elle fut entourée, ne purent prolonger une existence que la volonté de Dieu avait brisée avant le temps.