Читать книгу La bonne mère онлайн
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Plusieurs années encore après la perte douloureuse qu’il avait faite, M. Montauban ne semblait tenir à la terre que par la partie matérielle. Tout ce qui appartenait à l’esprit était passé dans d’autres régions. On eût pu s’en réjouir, s’il ne lui fut resté une jolie petite fille, que la vie toute contemplative de son père laissait à la merci de mains étrangères. Heureusement pour cette enfant, qu’une amie de sa famille veilla sur elle et lui donna toute sa tendresse. Cette amie était madame Richard, que des malheurs avaient privée en même temps de son mari et de sa fortune, et que la Providence avait conduite chez M. Montauban, en qualité de gouvernante de sa maison. Non seulement elle s’acquitta de son emploi avec zèle et probité ; mais elle tint lieu de père et de mère à l’enfant, plutôt abandonnée que confiée à ses soins. Dans son amour plus exclusif qu’éclairé pour sa fille d’adoption, madame Richard mit ses soins à écarter d’elle tout sujet de chagrin; elle conjurait une larme, un soupir, et se serait mise en quatre, comme elle disait, pour lui épargner le plus léger ennui.