Читать книгу La bonne mère онлайн

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Madame Richard pleurait, M. Montauban semblait ému.

— Si l’abandon de cette jeune et belle fille ne vous touche pas, continua-t-elle, ayez pitié de vous-même. Croyez-en ma vieille expérience, l’heure de la décrépitude nous frappe toujours à l’improviste; nous rêvons encore du printemps que déjà les rides sillonnent notre front. Et quand la caducité sera à la porte de votre maison vide et triste, vous regretterez l’enfant au cœur aimant que votre froideur a glacée pour vous. Et alors nul retour ne sera possible. Votre profond isolement vous pèsera..... Excusez-moi; mais, voyez-vous, je suis hors de moi en pensant que la fille de celle que j’ai aimée aussi, aurait pu rejoindre sa mère qui nous voit, sans que vous eussiez su que la chère enfant avait passé sur cette terre! Pauvre ange! si faible! que serait-elle devenue sans la vieille amie qui l’a soutenue de ses mains ridées?

— Assez! assez! par pitié ne m’accablez pas davantage! s’écria M. Montauban dont la douleur muette habituellement se manifesta enfin par des larmes. Je suis coupable! bien coupable! Laissez-moi réfléchir à ce que je dois faire, bonne madame Richard; demain je vous ferai connaître ma décision.

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