Читать книгу La bonne mère онлайн

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Ce fut d’un pied léger qu’elle s’éloigna du cabinet où l’éloquence de son cœur agissait sur le père. Elle se reprochait bien un peu sa vivacité ; mais si les blessures qu’elle avait faites étaient vives et saignantes, Alice n’était-elle pas un baume précieux pour les guérir? La tête de l’excellente femme, aussi prompte que dans ses beaux jours, se remplissait des illusions de l’espérance. Ce jour-là le soleil lui sembla plus radieux, les points de vue plus variés qu’à l’ordinaire. Sa bienveillance lui fit trouver tout si bien, qu’elle ne songea à gourmander personne, ce qui lui arrivait quelquefois dans l’intérêt de tous. Rose, la bonne d’Alice, resta stupéfaite en la voyant rire de la maladresse d’un domestique qui dépara une cheminée d’un superbe déjeûner en porcelaine.

Le soir elle embrassa son enfant adoptive plus tendrement encore que de coutume, et après l’avoir recommandée aux soins de Rose, elle se mit elle-même au lit à une heure inaccoutumée, pour se livrer, sans distraction et sans contrainte, aux pensées qui l’agitaient. Les premiers rayons du soleil la trouvèrent réédifiant pour la centième fois peut-être, les châteaux en Espagne dont les heures de la nuit avaient parfois altéré la couleur. Toujours matinale et vigilante, cinq heures ne la prirent pas au lit, se ressentant même fort peu d’avoir passé ce qu’on appelle si improprement une nuit blanche.

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