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Madame Richard, qui d’une fenêtre avait surpris cette scène, se croyait sous l’influence d’un songe, et n’osait respirer dans la crainte de voir s’évanouir le riant fantôme de son Alice, dont la démarche juvénile et rebondissante disait la joie et l’étonnement.

La cloche du déjeûner qui sonna près des oreilles de la gouvernante, lui donna l’assurance qu’elle était bien éveillée, et elle souriait seule, de l’idée que ses soins avaient eu l’heureux résultat de rendre un père à son enfant.

II.

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L’expiation.

A quelques jours du changement signalé dans lechapitre précédent, Alice, heureuse fille quand elle n’était pas contrariée, était assise dans le cabinet de son père, étudiant une leçon de géographie qu’elle interrompait souvent pour aller s’asseoir sur ses genoux, et lui raconter les histoires qu’elle savait, avec une grâce long-temps ignorée de celui qui écoutait. La forme faisait passer sur le fond des absurdités qu’elle débitait. C’était à Perrault et aux conteurs de son époque qu’il fallait s’en prendre si la raison était étouffée par une imagination vagabonde et désordonnée. Grâce à Rose, le répertoire d’Alice s’augmentait tous les jours. Madame Richard même, captivait souvent la jeune fille par quelques récits merveilleux, dont les fées et les enchanteurs faisaient les frais en tranchant les difficultés de la position de ses héros; nous avons vu précédemment le résultat de ces lectures sur un esprit naturellement judicieux. M. Montauban, d’abord en proie à une espèce de fascination pendant les premiers mois qui suivirent son retour à la vie réelle abandonnée depuis si long-temps, ne tarda pas à s’apercevoir du vide d’une semblable éducation, si on peut appliquer ce mot à l’abandon complet des facultés morales.

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