Читать книгу Une saison aux eaux de St Gervais онлайн
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On dit souvent: «Lorsqu’un médecin a employé tous les moyens pour combattre vainement certaines maladies, ou bien, quand il a fait beaucoup d’expériences sur son malade, il se débarrasse de ses importunités, en l’envoyant aux eaux.» — Cela peut être vrai dans beaucoup de circonstances, et de la part de certains médecins, mais le malade, quand il va aux eaux qu’on lui a indiquées ou qu’il s’est choisies lui-même, outre ces eaux avec leur action salutaire, outre la nature, avec la coopération bienfaisante de ses sites, de son climat, de sa beauté et de tous ses autres élémens qui consolent l’esprit ou soulagent le corps, qu’y trouve-t-il? un médecin.
Le médecin des eaux minérales reçoit le nouvel arrivé qu’il n’a jamais vu, la plupart du temps, dont il n’a jamais ouï parler. Il faut bien qu’il s’en rapporte au pauvre malade souffrant depuis tant d’années, qu’à peine se souvient-il du début de l’affection, ou des affections diverses qui le dévorent. A peine aussi, bien souvent, peut-on lire la feuille négligée où son médecin a tracé à la hâte quelques indications sommaires. Il faut que le médecin des eaux interroge longuement, patiemment, qu’il cherche les fils nombreux des différens traitemens déjà subis, qu’il constate en lui-même leurs effets, qu’il les lie à l’état actuel, qu’il encourage, qu’il exhorte, qu’il relève le moral affaissé, qu’il jette dans l’imagination et dans le cœur la tranquillité et l’espérance. Et puis, il prescrit, il règle la marche que devra suivre la cure, et tout n’est pas fini; ce n’est là qu’un préambule, ce n’est que le premier pas. Ne craignez point que le regard vigilant et que la sollicitude du médecin des eaux abandonnent cet homme ou cette femme. Précautions préliminaires, hygiène, régime, accidens imprévus, durée, température des bains, des douches, de la boisson, etc., tout est surveillé, prévu, modifié, sagement combiné, et cela avec les mêmes soins pour tous les malades.