Читать книгу Une saison aux eaux de St Gervais онлайн
28 страница из 33
«L’hygiène n’est ni une science ni un
«art, c’est une vertu.»
«Prêcher la frugalité à des gens que
«l’abondance entoure, c’est prêcher la
«générosité à des avares. On dirait que
«nos grands et nos riches sont pressés
«de mourir.»
Il y a aussi des donneurs, et surtout des donneuses de conseils, comme on en rencontre, du reste, partout où il y a des malades. Tu entendras plus d’une fois, à Saint-Gervais, des conversations qui peuvent se réduire à ceci:
«Votre bain est trop chaud, — ou trop froid, — à tel degré..... Vous ne buvez pas assez d’eau, ma chère! croyez-moi, je connais cela: il y a quinze ans que je viens à Saint-Gervais. »
Car, pour donner ces conseils, il y a des dames qui vont jusqu’à dire leur âge vrai! — Je leur accorde d’ailleurs de très-bonnes intentions.
Et, il y a des malades qui ne consultent pas le médecin, et qui écoutent ces commérages, et s’y conforment avec une docilité charmante!
Un fait auquel doivent avoir égard les malades est observé, chaque année, à diverses eaux minérales, et particulièrement à Saint-Gervais; je veux parler de cette aggravation, de cette augmentation, de ce retour de douleurs que plusieurs ressentent dès le commencement, ou pendant la durée de leur cure. Cette exaspération dans les affections nerveuses, par exemple, donne quelquefois au caractère des meilleures gens du monde une acrimonie, une impatience, une rudesse insupportables et qu’il est bon, pourtant, de laisser se manifester, jusqu’à un certain point, sans croire, pour cela, les eaux nuisibles, et sans se laisser abattre par ces apparences trompeuses. Cette exacerbation, le plus souvent passagère, ainsi qu’on l’a dit cent fois, peut se prolonger jusqu’après le départ des malades qui, rentrés dans leurs foyers, éprouvent un amendement d’autant plus marqué que la crise a été plus forte. Cette excitation a besoin de se calmer, pour que le bienfait des eaux devienne sensible. Il est donc essentiel que les malades, en quittant les eaux, continuent, pendant un ou plusieurs mois, le régime prescrit tandis qu’ils en faisaient usage, et qu’ils s’abstiennent de tout remède actif. Il arrive malheureusement à presque tous les malades d’oublier tout cela dès leur sortie du vallon des Bains, de s’élancer dans des voyages longs et pénibles, au lieu de s’en retourner à petites journées, en saisissant, pour voyager les momens où les chaleurs sont moins fortes, et de se laisser aller à d’autres défauts de régime, qui détruisent tout le bon effet des eaux.