Читать книгу Une saison aux eaux de St Gervais онлайн
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On voit bien souvent cet effet ne se manifester qu’au bout de quelques semaines et même de plusieurs mois. Les malades s’imaginant alors que les eaux ont été inutiles pour eux, ont recours à une médication nouvelle, qu’autorisent ou qu’ordonnent des médecins peu versés dans la manière d’agir des eaux minérales. Que s’en suit-il? que cette nouvelle médication contraire entrave et arrête la marche lente, cachée, mystérieuse des eaux, qui allait, quelques jours plus tard, porter d’heureux fruits. L’effet salutaire avorte et succombe, sous ces nouveaux moyens activement mis en œuvre, et c’est dans un corps épuisé parfois sous vingt années de ravages et de souffrance, que l’on a à livrer ce funeste combat. Et que fait-on encore alors? On se garde bien de blâmer l’imprudente impatience du malade; encore moins accuse-t-on le médecin: mais l’on s’en va criant que les eaux ne valent rien....
Certes, il ne faut point espérer que les eaux de Saint-Gervais, ou toutes autres, puissent, en une seule saison, ou même en plusieurs, détruire entièrement les germes de certaines affections chroniques depuis longtemps assimilées, pour ainsi dire, à toutes les parties de l’économie. Mais quand, à celui qui souffre sans relâche, à celui que des douleurs aiguës clouent sur son lit, à la moindre variation atmosphérique, quand elles ne donneraient que quelques mois, que quelques jours de soulagement et de repos vainement demandés à toutes les ressources de la médecine ordinaire, ne serait-ce donc rien?