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— Salut à vous, Chanteclair!

A l’aspect de Renard, le coq se campa solidement sur ses ergots, tout prêt à la bataille.

— Pourquoi cette attitude guerrière, messire coq? ne savez-vous pas que la paix générale est conclue et proclamée?


— Vous m’en voyez fort aise, fit Chanteclair sans se départir de sa méfiance

— Désormais, tous les animaux, depuis les lions jusqu’aux sauterelles, depuis les loups jusqu’aux agneaux, vivront en paix. Ce sera l’âge d’or. Je venais précisément vous en apporter la nouvelle de la part de Noble, notre puissant roi qui m’a, en même temps, chargé de vous saluer de sa part.


— Saluez donc, Renard, et puis déguerpissez au plus vite. On n’est point céans animé de bonnes intentions à votre égard; et si vous veniez à être découvert, je ne donnerais pas cher de votre peau..

— Je m’en vais, Chanteclair, fit Renard avec un air de feinte obéissance; mais, auparavant, me sera-t-il permis de vous adresser une requête?

— Dites, Renard.

— Je voudrais vous entendre chanter,... ne fût-ce que deux ou trois cocorico. Au bois nous sommes privés de bonne musique: les corneilles y sont plus nombreuses que les coqs. Quant aux petits oiseaux: fauvettes, pinsons, rossignols, peuh!... je n’en fais point grand cas. Qu’est-ce que leurs menus cui-cui au prix de votre belle voix de trompette?

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