Читать книгу Mademoiselle Figaro : indiscrétions d'une Parisienne онлайн
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VII
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Dans une grande chambre d’une maison meublée de la rue des Batignolles, assise dans un fauteuil voltaire, Pauline de Vertval regardait d’un œil morne tomber de grosses gouttes de pluie, qui faisaient cloche dans les flaques d’eau du mauvais pavé de la rue.
Les voitures, les omnibus, les charrettes de toutes formes, montaient et descendaient avec fracas la rue, en éclaboussant impitoyablement les piétons.
La pensée de la jeune femme était loin de ce tableau de boue et de bruit que son œil regardait sans le voir. Elle se rappelait la nuit néfaste de certain bal de l’Opéra, suivi d’un souper à la Maison-Dorée. Bien souvent déjà elle avait évoqué ce souvenir fatal; bien des fois elle s’était demandé comment elle avait pu, elle, l’épouse respectée d’André de Vertval, tomber en une heure de gaîté inconsciente, au niveau des femmes perdues, sur l’inconduite desquelles son regard ne s’était jamais arrêté sans les flétrir. Hélas! elle, Pauline, qui adorait son mari; qui, même en songe n’aurait pas égaré sa pensée sur un autre homme, avait-joué follement son honneur, son repos, le bonheur de sa vie entière pour retenir près d’elle, pendant une heure, un libertin, qui lui était non seulement indifférent, mais à peine connu.