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Avec ce dernier voyage du Saint commence le travail que nous nous sommes imposé, et nous aurions aimé à retrouver d’abord quel fut l’itinéraire suivi par ce convoi funèbre qui fut plutôt un triomphe. Au rapport de Charles-Auguste, neveu du Saint , à la Buisse on déposa le saint Corps dans l’église, et les Religieux le veillèrent toute la nuit. Le jour suivant, comme on traversait le village de la Valbonne, force fut de s’y arrêter; les chanoines de Meximieux se trouvaient là en attente, au milieu d’un très-grand peuple, demandant à faire les prières funèbres pour le défunt. Une autre nuit se passa à Saint-Denis, pendant laquelle les bons habitants demeurèrent en prières autour du saint Corps.

«Comme l’on continuoit le chemin contre la ville de Saint-Rambert, voilà arriver en poste Honoré d’Urfé, marquis de Valromey..., ayant déjà fait trois lieues pour attendre la procession funèbre, il fleschit les genoux au milieu d’un bourbier, arrousa la châsse de larmes très-amères et fist à haute voix des prières à sa bienheureuse âme. Tout le chemin d’un costé et d’autre étoit bordé d’un peuple innombrable, et n’y avoit personne qui ne taschast de toucher ou le brancard ou le drap qui couvroit le corps, avec des chappellets, des linges, des livres, des images et semblables choses, et de toutes les églises voisines on voyoit venir les curés revestus de surpelis en procession avec la croix..., partout on n’entendoit que de pleurs et de lamentations et n’y avoit personne qui ne prononçast ouvertement que ce grand Prélat était saint, si vous en exceptez un seul homme, qui fut à la mesme heure chastié de sa témérité. Il s’appeloit noble Jean Fabry, lequel étant en la conversation de Berard de Pingon, baron de Cusy (qui étoit venu voir à Cule son nepveu Louis Pingon, seigneur de Prengin), et entendant raconter le grand honneur que tous ces peuples avoient rendu au corps de l’Evesque de Genève, et que mesme plusieurs seigneurs s’étoient mis à genoux pour le venerer, entre autres au lieu de Cule le seigneur baron de Rochefort et le seigneur d’Escrivieux: «J’admire,

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