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«dit-il, toutes ces cérémonies et n’approuve point que

«principalement des seigneurs de qualité ayent rendu

«de tels honneurs: on n’en feroit pas plus à un corps

«saint.» Comme il eust achevé ce mot, le voilà tout soudain frappé d’un lourd aveuglement et perdit entièrement la parolle, demeurant en cet état, au grand estonnement de tous ceux qui estoient présents, l’espace d’autant de temps que l’on pourroit réciter l’Oraison dominicale, la Salutation angélique, le Symbole des apostres et la Confession générale (le Confiteor). Après quoy, ayant recouvré la veuë et la parole:

«Oh! je recognois bien que j’ai fait faute, s’escria-t-il,

«en désapprouvant les honneurs que l’on a rendus au

«grand Evesque de Genève: c’est pour cela que Dieu

«m’a chastié.....»

«Mais l’on estoit déjà dans les terres du diocèse de Genève. Les syndiques et bourgeois de la ville de Seyssel, tous revestus de deuil, vinrent au devant du corps à une lieuë, et, avec une grande pompe, entre six vingts flambeaux où estoient attachées les armoiries de la ville, l’introduisirent dans leur église paroissiale de Notre-Dame, et le lendemain l’accompagnèrent pour la pluspart jusques à Anicy. Or ceux d’Anicy, premièrement le magistrat en corps et en robbes, secondement la noblesse, et troisiesmement les bourgeois, sortis en longue file, tous deux à deux, couverts de noir et tesmoignant une extreme tristesse et de mine et d’habits, voire même en leurs chevaux, le prirent au village de Gévry. Martin le Muet , chose très-pitoyable, après avoir plaint son saint Maistre par un horrible mugissement, plus mort que vif, s’alla jeter à ventre courbé dessous la châsse entre les deux mulets, et là sanglottoit misérablement par la force de la douleur, et fit ainsi tout le chemin jusques à la ville. C’estoit un jour de dimanche et trois heures après midy quand la pompe apparut au pont des Arnons .....»

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