Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн
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Dès cet instant, l’exaspération des habitants ne connait plus de bornes; des vociférations de mort se font entendre et sur le passage des officiers et autour des casernes. Effrayé de cette attitude menaçante, le conseil de la commune prend, au milieu de l’agitation universelle des mesures énergiques pour garantir leur sûreté. Il veut placer leur vie sous la garde de la milice civique et du Provincial. Soins inutiles! La caserne des grenadiers est assiégée de toute part par les flots du peuple ameuté. L’attroupement ne doit se dissiper qu’après sa mort. Deux coups de fusil, partis du milieu de la foule, le renversèrent sans vie sur le seuil de la caserne. — Ce fut une lâcheté. Si son emportement avait pu exciter contre lui ce soulèvement populaire, la courageuse confiance avec laquelle il demanda à parlementer aurait dû détourner l’orage de sa tête. Aussi, le tragique dénouement de cette scène affligea–t–il sincèrement les patriotes. Le rassemblement s’écoula triste et silencieux. Il était aisé de voir que l’irritation l’avait entraîné plus loin qu’il ne voulait aller. — Un instant après, des démonstrations d’une autre nature rassurèrent entièrement les officiers de son régiment. Passant de la colère à la pitié, le peuple tout entier accompagna à sa dernière demeure les restes mortels d’un sergent décédé la veille à l’hôpital militaire. — Il est généreux le peuple, parcequ’il a la conscience de sa force. Ses emportements sont terribles, mais de courte durée, et d’ordinaire les excès de la multitude sont le crime des meneurs ambitieux qui s’agitent pour l’égarer.