Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн
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Cette demi-expiation facilita beaucoup le rapprochement entre les habitants et la garnison. Elle comprit d’ailleurs que le malheureux colonel avait cédé trop facilement à sa haine violente contre les innovations politiques, dont un grand nombre d’officiers attendaient, au contraire, des chances certaines d’avancement. — Rien de plus triste que le récit de ces mêlées sanglantes entre l’armée et les citoyens. De quelque côté que le sang coule, c’est toujours du sang français. Ils sont bien coupables ceux qui les poussent ainsi les uns contre les autres et comptent avec joie le nombre des vaincus.
Maintenant, l’appareil de la guerre civile doit faire place à un spectacle plus doux; à des menaces succédèrent des accents d’amour, à des décharges de fusil, de bruyantes acclamations de joie. Pascal Paoli a touché le sol de la France. Les ministres du roi l’ont reçu avec distinction. L’ami du Washington américain fait les honneurs de la capitale au Washington de la Corse . L’assemblée nationale lui décerne, à son tour, les honneurs de la séance. Les milices civiques veulent saluer de leurs respectueuses acclamations le vétéran de la liberté en Europe. Le marquis de la Fayette parcourt à côté de lui les rangs de l’armée citoyenne. — Le jour où il fut admis à l’assemblée nationale, on remarqua avec plus de peine que de surprise, qu’il ne manquait à son cortège, que le comte Buttafoco et l’abbé Peretti.. Cette présentation eut un tel caractère de solennité et de grandeur que l’on nous saura gré d’en retracer, avec la couleur du temps, les circonstances les plus remarquables.