Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн

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Si la noblesse de son maintien commandait le respect, la modestie de ses allures, au milieu de tant de sujets d’orgueil, lui valut la sympathie de ceux-là même qui ne partageaient point les convictions politiques de ses admirateurs. On n’avait point encore vu une pareille explosion d’enthousiasme. Les salves d’applaudissements retentirent long-temps après son entrée dans l’enceinte. La vive émotion des députés corses avait besoin de se faire jour. Aussitôt que le silence se rétablit, l’avocat Panattieri, se rendant, en quelque sorte, l’organe et le garant des sentiments de ses concitoyens, sut trouver de nobles accents pour exprimer la reconnaissance du pays. «Le despotisme, dit l’orateur, nous » avait opprimés sans avoir pu nous soumettre. Ce n’est » que devant la justice et la générosité de la France que » nous déposons les armes.» — Si dans le nom français ils détestaient le titre de maîtres, alors ils le bénissaient, parcequ’ils ne voyaient plus en eux, que des libérateurs et des frères. Pendant l’espace de quarante ans, ils avaient poursuivi la liberté à travers des torrents de sang sans avoir pu l’atteindre. En un seul jour la France comblait leurs vœux. Pouvait-on raindre qu’ils devinssent jamais rebelles et ingrats? Il terminait, en faisant remarquer, que ses compatriotes étaient heureux de voir que l’homme qui, au jour du malheur partagea leurs dangers, vînt embellir le triomphe de la liberté et accroître leur joie. — Le langage de Paoli répondit parfaitement à ce que l’on attendait de l’élévation de son caractère et de sa pensée. Nous le rapporterons en entier, ce discours si remarquable par sa noble simplicité.

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