Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн
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De l’autre côté des monts, le pays de Sampiero ne resta pas en arrière de ces démonstrations patriotiques: il eût menti aux souvenirs et aux traditions dont il a si bien le droit de s’enorgueillir. Là aussi, les honneurs de la popularité étaient allés chercher ce qu’il y avait de plus pur, de plus prononcé parmi les patriotes, le docteur Costa qui avait embrassé avec ardeur Je parti de la révolution. Par la décision et la ténacité de ses opinions, il offrait plus de garantie que tous ces prétendus révolutionnaires qui, quatre ans après, se dégradèrent par un servile dévouement envers les agents subalternes de Sa Majesté britannique. — Il était alors atteint d’une maladie grave; mais aussitôt que le rétablissement de ses forces le lui permit, il rassembla plus de cinq-cents hommes, qui, à sa voix, marchèrent pleins d’ardeur et d’enthousiasme dans la direction d’Ajaccio. A leur approche, la garde nationale de cette ville et une partie de la population allèrent au-devant de ces braves montagnards pour les complimenter sur cet élan patriotique. C’est au milieu de ces transports qu’ils firent leur entrée dans la ville. Les cris de vive la nation, vive la liberté, vive Paoli faisaient retentir les échos d’alentour. Leur chef reçut, avec les félicitations du corps municipal, une bannière tricolore, en témoignage de considération et comme le symbole de cette alliance patriotique. Il appartenait en effet aux compatriotes de Sampiero de donner les premiers cet exemple de dévouement à la France et à la liberté. Par là, ils rappelaient ces temps de gloire et de malheur où, laissant aux femmes et aux enfants la garde des troupeaux, la vaillante population de Bastelica se précipitait tout entière sur les pas du colonel des Corses.