Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн

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De l’autre côté des mers, les têtes s’échauffaient encore davantage. L’enthousiasme qui, d’abord, ne s’était manifesté que dans les rangs de la milice nationale, avait fini par gagner toutes les classes du peuple.

La garde civique de Lyon fut l’une des premières à concevoir l’idée d’une grande confédération entre toutes celles du royaume. Il y avait dans cette idée, avec la prévision d’une guerre européenne, la menace d’une levée générale pour la défense du territoire, si jamais il venait à être envahi. L’adresse envoyée aux gardes nationaux de la Corse n’arriva à Bastia que le 17 mai. Comme cette grande réunion était fixée au 30 de ce mois, un intervalle aussi court ne permettait point de répondre d’une manière convenable à cette manifestation patriotique. Pressé par le temps et ne pouvant rassembler un nombre suffisant d’officiers, pour représenter la garde nationale des autres parties de l’île, le colonel Petriconi proposa de choisir à la hâte des députés parmi les officiers de la garde civique de Bastia. Le choix tomba immédiatement sur J. B. Galeazzini, J. B. Guasco, X. Giordani et J. B. Luigi, capitaines; J. M. Santelli et L. C. Russeau, lieutenants. Jamais députés ne reçurent de la confiance de leur commettants un mandat plus étendu. Le serment de fidélité à la constitution et à la liberté devait être prêté franchement et sans restriction aucune. On les autorisait à entrer résolument dans cette confédération et à s’allier à toutes celles qui auraient pu se former dans d’autres villes du royaume. Cette députation civique devait représenter, en même temps, les autres gardes nationaux de l’île et prendre également en leur nom l’engagement solennel, en face de l’autel de la patrie, de répandre jusqu’à la dernière goutte de sang pour le maintien de la constitution et la défense des droits, dont elle était le palladium. On choisit J. B. Galeazzini pour être l’organe de ces sentiments. Plus que tout autre il méritait cet honneur autant par la droiture de son caractère que par la fermeté de ses convictions. C’était l’homme de la situation. Nul encore n’avait été entouré d’une plus grande popularité. On savait qu’invariable dans sa ligne politique, dévoué sans arrière pensée à la cause de la révolution, adversaire irréconciliable des partisans de l’ancien despotisme, il avait trop d’élévation dans l’âme pour ne pas placer l’estime de ses concitoyens au-dessus de la fortune.

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