Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн

95 страница из 106

Tandis qu’au couvent d’Orezza tous les cœurs s’ouvraient ainsi à l’espérance et au bonheur, des sentiments d’une nature bien diverse agitaient, de l’autre côte des monts, quelques officiers désappointés du Provincial. Ils crièrent à la défection contre leur ancien colonel. A les entendre, les Français n’étaient plus en sûreté au milieu d’habitants que dominait une haine furibonde contre tous ceux qui avaient appartenu à l’armée royale. On accusait de ces sourdes machinations, les Coti, les Bonaparte et les Masseria. Ce sont eux, disaient ces hommes stationnaires chez lesquels il n’y a jamais de progressif que l’ambition, ce sont eux qui fomentent cette haine menaçante contre les Français d’outre mer.

Leurs clameurs s’élevaient plus particulièrement contre les frères Bonaparte. On parlait, surtout, d’une adresse incendiaire, véritable appel à l’insurrection, contre les étrangers dont il fallait purger la patrie. Rien de plus absurde qu’une pareille imputation. Les Bonaparte ennemis des Français!.... le conçoit-on? Par leurs goûts, leurs intérêts, leurs vues d’avenir, les souvenirs de l’enfance et du collège n’appartenaient-ils pas à la France? On se méprenait donc grossièrement, ou l’on faisait semblant de se méprendre, sur la nature et le but des discours qu’ils tenaient, soit dans les réunions privées, soit dans les réunions publiques. Tout ce qu’ils demandaient, le véritable motif de toutes les manifestations politiques auxquelles ils se livraient, c’était le concours sincère et général de tous les patriotes; c’était leur franche adhésion au mouvement de la réforme sociale.

Правообладателям