Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн
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Ces soupçons et ces craintes., il faut le dire, parurent aux uns exagérés, à d’autres, injustes et mal fondés. Il est certain que Gaffori, abhorrait la guerre civile, plus encore qu’il n’aimait les anciennes institutions; il tenait à l’estime de ses concitoyens beaucoup plus qu’aux faveurs de la cour. C’est une justice que ne lui ont pas même refusée ses adversaires politiques. Il suffit, en effet, d’une démarche franche et loyale pour dissiper entièrement ces sinistres appréhensions.
Le docteur Marc-Antoine Ferrandi, envoyé auprès de lui pour sonder ses dispositions, eut bientôt la douce satisfaction de voir, qu’il y avait beaucoup plus de malveillance que de vérité dans les bruits alarmants répandus sur son compte. La junte en ressentit une véritable joie. Il y avait là des hommes qui voulaient le progrès sans réaction, et les changements dans les institutions sans lutte entre les personnes. Pour ne laisser plus aucun doute sur la pureté de ses intentions pacifiques, Gaffori se rendit immédiatement auprès de la réunion d’Orezza, avec la sécurité d’un homme, dont la conduite pouvait braver l’examen le plus sévère et jusqu’aux commentaires haineux de l’esprit de parti. L’assemblée fut touchée de cette honorable confiance. Le président l’en félicita au nom de ses collègues. A une allocution pacifique, Gaffori. répondit par des protestations de dévouement au roi et à la constitution. L’effusion des sentiments fut telle, que des larmes de joie succédèrent à ces paroles d’oubli et de réconciliation. Plus de nuages, plus de défiance. Gaffori renouvela l’engagement de n’user de l’influence de sa position, que pour coopérer franchement à la conservation de l’ordre dans l’île.