Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн

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Le conseil supérieur était une espèce de parlement au petit pied. Il se composait d’un premier et d’un second président et de dix conseillers, dont six français et quatre indigènes. Le ministère public y était exercé par un procureur général et par un adjoint ou soit avocat-général. Il y avait, indépendamment d’un greffier en chef, deux secrétaires interprètes et huit huissiers. Il est à remarquer que jusqu’à des temps bien rapprochés de nous, ces officiers ministériels étaient tous du continent. Les insulaires avaient trop de fierté naturelle, ils s’estimaient trop alors, pour ne pas se croire au-dessus de pareilles charges. Le général-gouverneur pouvait siéger au conseil avec voix délibérative. C’était le renversement de l’adage si connu, cedunt arma togæ, une sorte de monstruosité dans l’ordre judiciaire. Peu accoutumés à ce mélange de l’autorité civile et militaire, les Corses devaient s’en étonner. Ce n’était pourtant qu’une assimilation de plus entre la magistrature insulaire et l’organisation des parlements français où le gouverneur militaire de la province intervenait dans les décisions judiciaires. — Cette inégalité dans le nombre des conseillers blessa vivement les nationaux. Mais ce qui accrut davantage leur mécontentement, ce fut l’exclusion totale des indigènes des principales dignités et des emplois supérieurs. Cet interdit, à la fois injuste et humiliant, ne tomba que devant la révolution et l’Empire.

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