Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн

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Ce n’est pas tout; cet édit accusait, en outre, l’intolérance religieuse du gouvernement. En veut-on la preuve? Elle est dans l’incapacité absolue, dont il frappait tous ceux qui n’appartenaient point à la communion catholique. Cette interdiction de toutes sortes de charges ne s’appliquait point, il est vrai, aux insulaires: les réformes religieuses du XVIe siècle n’ont jamais été introduites parmi eux. Mais supposons que des protestants fussent venus s’établir en Corse avec des capitaux et des procédés industriels, dont elle avait si grand besoin; eussent-ils accepté cet ilotisme politique? Quel avantage pouvaient-ils trouver à se fixer dans un pays où la législation leur interdisait jusqu’à la profession de libraire, de médecin, d’apothicaire, sous peine de se voir condamner à une amende et à la confiscation de l’office, au gré et selon le bon plaisir du magistrat?

Que l’on compare à présent cette législation à celle de Paoli. L’une devançait les réformes du siècle, l’autre faisait rétrograder le pays jusqu’aux plus mauvaises époques de superstition et de barbarie. Celle-là voulait arriver à l’unité morale par une répartition équitable de tous les droits politiques; celle-ci tendait à diviser la Corse en classes diverses, de condition civile, d’intérêts, d’influences; à les opposer les unes aux autres, à substituer la jalousie à un parfait accord de vœux et de sentiments, des luttes continuelles, à l’harmonie la plus constante. Ce partage inégal des droits, qui ne suffisait point pour fonder une aristocratie, dont les éléments n’existent point chez un peuple où la différence entre les fortunes est peu sensible, ne pouvait avoir d’autre résultat que d’agiter profondément le pays, que de séparer ce qu’il faut unir.

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