Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн
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Les crimes de lèse-majesté divine figuraient en première ligne. Les Génois les poursuivaient sous le nom de sacrilége. Si le nom avait changé, la peine était toujours la même, avec cette différence toutefois, que le profanateur était brûlé vif. Les blasphèmes énormes contre la religion emportaient les galères, ou des peines plus fortes, au choix du juge. Sur ce point on avait copié les statuts criminels de Gênes. C’était le fanatisme qui prêtait ses fureurs à la législation.
Après avoir vengé le Ciel, on pourvut à la sûreté du trône. Tout le monde sait quel était l’affreux supplice réservé pour les coupables de lèse-majesté humaine. Nous en supprimerons ici les tristes détails. Il est des mots qu’on n’écrit pas sans regret. Pourquoi faut-il que nous les trouvions à chaque page dans cet édit draconien? La torture et la roue sont de ce nombre.
Que dirons-nous maintenant de la pénalité à la fois absurde et féroce, atteignant les sorciers et les sorcières, dont les devinations excédaient les connaissances de l’astronomie? Ne fallait-il pas les plaindre au lieu de les tuer? Le peuple demandait à être éclairé et on l’abrutissait par le spectacle du dernier supplice. Était-elle plus sage la disposition qui livrait le cadavre du suicidé aux feux du bûcher, et ses biens au fisc? N’était-ce pas outrager les mœurs sous prétexte de les défendre, que de punir du supplice du feu l’inceste en ligne directe, et de la mort, l’inceste du frère avec la sœur, du beau-frère avec la belle-fille? Ranger ainsi, dans la catégorie des crimes punissables, des actes étrangers aux mœurs encore si pures, aux liens si chastes des familles, c’était en faire naître l’idée, c’était empoisonner tout ce qu’offrait de douceur le commerce intime des parents et des alliés! Il est des faits d’une nature telle, qu’il est cent fois plus dangereux de les punir que de les dissimuler. Voilà ce que l’humanité et la saine philosophie reprochent, de concert, au système pénal de 1769.