Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн
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» étaient celles du despotisme. Aucune opposition n’était
» permise.» Doit-on s’étonner si, malgré ces primes d’encouragement, l’industrie agricole et manufacturière sont encore à créer et si, au bout de quelques années, elles retombèrent dans une langueur mortelle? Quand le citoyen n’a pas la jouissance assurée de ses droits civils et politiques, il se soucie fort peu des intérêts matériels. D’ailleurs, le ministère français oublia ce qu’il y avait de plus urgent, de plus essentiel. Il fallait ouvrir et améliorer les voies de communication, et l’on se borna à tracer une route stratégique de Bastia à Ajaccio, c’est-à-dire, que l’on se préoccupa beaucoup de la défense militaire du pays, et pas assez de son commerce intérieur, comme si les voies de communication ne devaient pas précéder toutes les créations agricoles et manufacturières! Sans elles les produits territoriaux et industriels sont plus souvent une charge et un embarras, qu’une richesse réelle.
Les généraux qui vinrent en Corse à cette époque étaient dépourvus de toute idée d’économie politique. Ils ne voyaient le progrès que dans la terreur, et la civilisation que dans la la prééminence militaire sur l’autorité civile. Sans cela comment expliquer le déplorable procès qui faillit atteindre de la flétrissure juridique l’un des noms les plus respectables et les mieux respectés de l’autre côté des monts? Condamné à une peine afflictive et infamante, sur la fausse déclaration de témoins gagnés, une éclatante réhabilitation rendit bientôt au lieutenant-colonel Jacques-Pierre Abbatucci l’estime et le rang qu’il tenait dans l’armée du roi et l’opinion de ses concitoyens. Ce n’est pas dans des carrières aussi belles, aussi pures, qu’il peut y avoir place pour le déshonneur. Ce nom était fait pour être inscrit sur un monument de gloire, et non pas sur le poteau d’infamie. C’est en mourant sous le drapeau de la nouvelle patrie qu’un de ses descendants en prouvait la noblesse et en perpétuait l’éclat .