Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн

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Du sein de sa paisible retraite, Paoli entendit bientôt les sourds mugissements de cette révolution immense, qui devait emporter dans son cours orageux la vieille société française du XVIIIe siècle, si polie mais si mal ordonnée. Il se disait, avec un secret mouvement de joyeuse vanité, que cette grande commotion politique aurait formulé en institutions durables, et réalisé sur un plus vaste plan les théories sociales, dont l’heureux essai avait suffi pour changer entièrement la face de son pays natal. Il en attendait surtout l’accomplissement du plus cher de ses rêves, l’égalité civile, le plus vrai comme le plus impérieux besoin de cette époque.

La Corse avait plus d’un motif pour saluer avec des transports d’alégresse, l’aurore d’une révolution si pure à son début, si terrible dans sa marche, si utile dans ses résultats.

Jusqu’à l’Assemblée Constituante, la mère patrie n’avait vu en elle, qu’une province conquise. Cette position que la Corse n’avait accepté qu’à regret, et ne subissait qu’avec une impatience visible, va cesser entièrement. Admise au partage des mêmes droits, associée à la gloire et aux périls de la France régénérée, bientôt on ne la verra plus regretter son ancienne individualité politique. Elle oubliera, dans l’enivrement d’une joie commune, tout ce qu’elle avait enduré de maux et d’outrages sous la monarchie renversée, pour ne plus se rappeler que de l’honneur et des avantages d’une franche association.

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