Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн
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Telle était, du moins, l’opinion commune. Dire qu’il n’était guère probable qu’un vieux guerrier, connu par tant d’actions honorables, eût souillé les dernières années de sa vie par un crime , ce n’est pas démontrer l’injustice des plaintes amères qui le poursuivirent depuis l’enceinte du tribunal jusqu’aux pieds du trône. Il pouvait être brave et abuser d’une autorité illimitée. Combien d’hommes, d’ailleurs fort respectables, ne pourrait-on pas nommer, qui se laissèrent entraîner à des actes de vengeance et à des excès de pouvoir? Et quand les juges se seraient rendus coupables, qui prouve, ajoute encore M. Robiquet, qu’ils aient agi par l’impulsion de M. de Marbœuf? Ce qui le prouve c’est la clameur universelle, c’est-à-dire, le cri de la conscience publique, qui, plus d’une fois troubla son sommeil et fit baisser le front à ceux des conseillers soupçonnés d’avoir faibli devant sa haute influence.
Ses partisans d’alors, et ses apologistes d’aujourd’hui, ont dit et répété tour-à-tour qu’il n’avait rien épargné pour mériter l’attachement des Corses. N’est-ce pas sur sa demande, ajoute-t-on, que le roi accorda des places à de jeunes insulaires, tant dans les écoles militaires que dans les colléges du continent? C’est possible; et nous n’avons, du reste, aucun intérêt à lui ravir le peu de droits qu’il pouvait avoir à la reconnaissance du pays, ni l’intention de méconnaître ce qu’il y eut d’utile dans son administration. Mais il faudra convenir aussi, que cette admission dans les écoles du continent était une faveur accordée exclusivement aux familles notables; inégalité blessante qui, ajoutée à tant d’autres, ne contribua pas peu à accroître et à maintenir, entre la majorité et un petit nombre de privilégiés, ce ferment de haine qui les avait déjà si profondément divisés. Nous ne nous en plaignons pas trop cependant, car ce fut à ce titre que le jeune Napoléon entra à l’école militaire de Brienne.