Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн

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La honte de cette odieuse condamnation retomba tout entière sur ses accusateurs. Ce fut envain que le comte de Marbœuf se cacha derrière des juges faibles et égarés. La réhabilitation du condamné prouve l’erreur ou les passions du juge. Poursuivis à leur tour par l’opinion justement indignée, les membres de ce tribunal en rejetèrent la responsabilité sur le général-gouverneur ou plutôt sur les vices de cette institution. Nous avons lu les pièces de ce procès et la défense manuscrite prononcée devant cette juridiction supérieure. L’intrigue habilement conduite n’en perce pas moins à chaque page de cette information monstrueuse. Aussi, la défense, bien que timide, ne laissait-elle subsister de ce frêle échafaudage, que le mensonge et la calomnie. Il était aisé de voir que la prétendue subornation des témoins, reprochée au lieutenant-colonel Abbatucci, n’avait été imaginée que pour déguiser une vieille rancune. On chercha vainement à donner le change sur la véritable cause du procès. L’intérêt de la justice et de la vérité n’y entrait pour rien. Tout le monde comprit que ce n’était pas au curé de Guitera qu’il fallait demander compte de cet arrêt infamant. M. de Marbœuf ne pouvait pardonner à Abbatucci d’avoir courageusement accompli, en 1777, un devoir civique, en signalant aux États Généraux des actes empreints de tout ce que pouvait avoir de plus révoltant la dictature militaire.

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