Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн

42 страница из 106

La faute en était surtout à cette administration imprudente, à ces généraux organisateurs qui, pour consolider leur pouvoir éphémère avaient mis tous leurs soins à résusciter l’esprit d’une aristocratie bâtarde, à rassembler les débris épars de cette noblesse tour-à-tour orgueilleuse et timide, abolie et relevée, mélange bizarre de la caste des barons et des Caporali, tenant d’un côté au peuple, et de l’autre à des maisons féodales, et dont l’influence ne reposait presque plus que sur des parchemins usés par le temps. Il était impossible que l’approche d’une révolution, faite au nom et dans l’intérêt du peuple, sous l’empire des idées de liberté et d’égalité civile, ne fût pas le signal et l’occasion de manifestations haineuses entre des classes rivales. Cette réaction ne pouvait manquer d’éclater. Elle faillit diviser la Corse en deux camps ennemis.

Toutefois, il faut le dire, l’imprudente résistance de l’autorité militaire à l’entraînement de l’opinion, demandant de tous côtés l’organisation de la garde nationale, précipita l’explosion du mouvement révolutionnaire qui, jusqu’à cette époque, n’avait encore été marqué par aucun acte de violence. Vouloir empêcher par la force l’armement constitutionnel du pays, c’était lui faire essuyer le plus sensible des affronts, c’était le placer forcément dans une exception humiliante. On sait qu’aucune mesure ne l’avait plus vivement blessé dans ses goûts et ses instincts, que la défense du port d’armes. Il est peu de droits, dont il se montre plus jaloux. MM. Barrin et de Rully n’avaient pas assez de forces pour s’opposer à l’organisation de la milice civique. Persister dans cette vaine tentative, c’était troubler profondément la tranquillité publique.

Правообладателям