Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн

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Peretti, député du clergé, demanda à son tour que les réfugiés corses fussent assujettis à l’obligation de prêter le serment de fidélité à la monarchie. «C’est inutile, répliqua

» Saliceti: le retour est une preuve suffisante de leur atta-

» chement à la France. Ils apprécient trop le titre de ci-

» toyens français, pour ne pas chercher à s’en rendre di-

» gnes.»

Tandis que les discours de l’assemblée et les manifestations de la Corse entière, resserraient de plus en plus les liens qui l’attachaient à la France; tandis que les vieilles rancunes s’effaçaient devant ces témoignages d’estime et de sympathie, la sérénissime république de Gênes protestait formellement contre ce qu’elle appelait une atteinte manifeste aux droits de souveraineté. Les temps étaient changés. Il lui fallait plus qu’un mémoire, pour ressaisir sa proie. La Corse qui avait bravé sa puissance se moqua de ces tardives protestations. Elle invoquait le traité de 1768 et la foi des conventions. «Il n’a jamais été dans l’intention de la r publique, portait le mémoire, de renoncer aux droits qui lui appartiennent sur le royaume de Corse. Aux termes de ce traité, elle ne devait rester ni libre, ni indépendante, ni passer sous la domination d’un autre souverain. La république en a pour garant l’engagement pris par sa Majesté très-chrétienne de ne s’en départir qu’avec le consentement des parties contractantes. Le silence qu’elle a gardé jusqu’ici est la preuve certaine qu’elle n’avait aucune inquiétude sur le sort de cette île, bien que les changements et les faits qui se sont passés depuis cette époque fussent de nature à la tirer de sa sécurité. Mais tout le monde vient d’apprendre, par la voie de la presse, qu’accédant aux vœux de la Corse, l’assemblée l’a déclarée partie intégrante de la monarchie française. En présence de cette déclaration solennelle, la république méconnaîtrait essentiellement ce qu’elle doit à elle-même et à ses peuples, si elle négligeait de faire observer respectueusement à sa Majesté, que ce décret de l’assemblée blesse, ou plutôt détruit, le traité de 1768.»

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