Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн
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On poursuit et l’on invoque le plus odieux de tous les titres, le moins admissible de tous dans ce grand débat, la prescription. Mais, sans s’arrêter à discuter la moralité de cette étrange raison, on se bornera à faire remarquer, que la prescription doit avoir pour point de départ un droit, un fait quelconque, capable de lui servir de base. Or c’est précisément ce qui manque aux Génois. Nous leur portons le défi de nous opposer rien de semblable. Disons-le donc, l’origine du pouvoir qu’ils voudraient revendiquer par le mensonge, après n’avoir pu le conserver par les armes, est dans la plus illégitime des usurpations. Il n’y aurait pas plus de motifs de contester la possession de la Corse à tous les princes qui l’ont momentanément occupée, soit par l’effort des armes, soit par l’effet des traités. Ainsi nous comptons parmi nos maîtres plus ou moins illégitimes un roi, six empereurs et quatorze papes. Tous ont cru pouvoir en disposer souverainement sans l’aveu des habitants, sans autre droit que celui du plus fort. Quelques uns ont même, sur la république, l’avantage de la priorité. Que dirait-elle cependant si le Saint-Siège, par exemple, exhumant on ne sait trop quelle antique cession, venait demander aux représentants de la France la restitution de ce qu’elle nommait jadis un apanage de l’église? Et pourquoi les Pisans ne la réclameraient-ils pas à leur tour? Certes, leurs prétentions ne seraient pas plus étranges que celles de la sérénissime république.