Читать книгу Histoire de Pascal Paoli. La dernière guerre de l'indépendance (1755-1807) онлайн
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On voulait bien reconnaître, dans le mémoire, qu’il appartenait à l’assemblée nationale d’adopter, par rapport à la Corse, un mode d’administration mieux en harmonie avec les réformes introduites dans la nouvelle organisation de la France; mais on lui contestait le pouvoir de la déclarer partie intégrante de la monarchie, par la raison, que sa seigneurie s’était expressément réservé, dans l’acte de cession, l’exercice de la souveraineté. On ajoutait, que la république, pleine de confiance dans la justice et la bonne foi de sa Majesté, n’avait pas besoin de lui rappeler combien le respect des conventions diplomatiques importait à la sûreté et à la paix de la nation.
Le mémoire de Gênes reposait, en grande partie, sur de fausses allégations. Il fut extrêmement aisé à Saliceti d’y répondre péremptoirement: c’est ce qu’il fit avec quelques membres influents de l’assemblée avant toute communication officielle. C’était prévenir habilement les impressions défavorables. Il comptait plus particulièrement sur l’appui de la gauche. Cet appui ne manqua pas plus à notre cause, que l’éloquence de Mirabeau. Exposée froidement devant un conseil de publicistes, la solution eût été la même. En effet, que répondent les Génois quand on leur demande, comment et à quel titre ils prétendent s’arroger la souveraineté de l’île? Dira-t-on qu’Ademaro en fit la conquête pour le compte et l’intérêt de sa seigneurie? assertion plaisante! Ce grand capitaine eut la gloire de vaincre les Sarrazins dans des batailles navales: il est inexact d’alléguer qu’il les ait également chassés de la Corse. Et puis, supposons qu’il en fût ainsi: c’était à Charlemagne et non pas à la république que revenait de droit la souveraineté de la Corse. L’heureux lieutenant de l’Empereur d’occident gouvernait Gênes au nom de son souverain. Celui-ci avait trop de grandeur dans l’âme pour consentir jamais à ce qu’il mît sa puissante épée au service d’une petite république marchande.